Cinéma
Capitaine Achab - Philippe Ramos
Réalisation Philippe Ramos - Aventure
Avec : Denis Lavant , Jean-François Stévenin, Dominique Blanc,
Jacques Bonnaffé et Virgil Leclaire (Achab enfant)
France : 2007 ; sortie en France février 2008 - (1h40)
Le choix du titre est là pour nous prévenir :
le personnage principal
du film sera le capitaine du navire.
Dans le roman de Herman MELVILLE, Moby Dick, c’est la baleine
qui tient ce rôle.
La publication de Moby Dick date de 1851.
C’est à la fois
le haut sommet de la littérature américaine que l’on connaît
et un grand roman métaphysique.
Herman MELVILLE (1819 - 1891), après des études qui l’amenèrent
à la profession d’instituteur,
abandonna très vite toute
ambition pédagogique
pour s’enrôler à 23 ans dans
l’équipage d’un baleinier des mers.
Il publia en 1851, à 32 ans, Moby Dick or the white wale
(Moby Dick ou la baleine blanche)
qui nous relate la poursuite et la
chasse obsessionnelle du capitaine Achab.
De cette aventure sublime,
du roman métaphorique de Melville,
du film
magistral de John HUSTON en 1956 (avec Gregory PECK et Orson WELLES),
nous n’avons
ici que l’histoire d’Achab, de son enfance à sa mort.
Choix
évidemment volontaire, sans concession aucune à l’aventure.
Nous ne saurons jamais rien de l’inconscient d’Achab, de l’origine
de la force intérieure qui le pousse.
Le film de Philippe RAMOS est une
véritable biographie imaginaire, en cinq chapitres,
de la petite enfance
d’Achab, de sa vie, de sa disparition.
Il s’ouvre sur les images de sa mère, morte en couches et de son
ensevelissement .
Survient alors l’assassinat de son père ;
puis,
laissé pour mort dans une barque, il descend le fleuve Connecticut
-
tel Moïse descendant le Nil - jusqu’à la mer.
Les pêcheurs
qui l’ont recueilli l’amènent chez le pasteur ;
celui-ci
voudrait bien en faire un homme d’Église,
mais la réponse
de l’enfant de 11 ans est catégorique : c’est NON.
Il part
à l’école de la marine.
Apparaît alors Denis LAVANT dans le rôle d’ACHAB devenu marin.
On le retrouve blessé, unijambiste, hébergé par une blanchisseuse
de l’île de Nantuket,
jeune veuve qui souhaite le garder sous son
toit...
On ne sait rien de sa bataille avec Moby Dick,
jusqu’au jour où
il décide de reprendre la mer comme capitaine d’un bateau,
porteur
d’une prothèse en os de cachalot.
Il exige de ses hommes de sillonner
la mer sans relâche
à la recherche de la baleine blanche qui lui
a arraché sa jambe.
Achab se bat avec ses démons et va prendre
sa revanche.
Comme toute grande œuvre, Moby Dick a de nombreuses interprétations.
Le sens métaphysique est incontestable.
S’agit-il d’une quête
? Que recherche Achab ?
Dieu, le Léviathan, la grandeur de l’homme
et de sa lutte contre le Mal ?
Moby Dick est un mythe…
Dans A la pêche à la baleine,
Jacques PRÉVERT en a fait une interprétation poétique et
humoristique,
avec cette
réponse catégorique du fils à son père :
«
Et pourquoi donc que j’irais pêcher une bête qui ne m’a
rien fait ? »
René THIBON
"Achab se bat avec ses démons"...
n'avons-nous pas tous les nôtres ?
Achab, l'unijambiste, porte les stigmates de ses luttes passées...
n'avons-nous pas tous nos propres "blessures de guerre" ?
Et pourquoi ne cessons-nous pas de nous battre,
même contre toute espérance ?
Mystère de l'être humain avec, dans sa grandeur comme dans sa folie,
la quête de "quelque chose", quelque chose qui le dépasse,
peut-être...
ACF-Nimes
Arts - Cultures - Foi, délégation de Nimes
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