Cinéma
Frozen river - Courtney Hunt
Réalisation Courtney Hunt - Drame-Thriller
Avec Melissa Leo, Misty Upham, Michael O'Keefe
USA 2008 ; sortie janvier 2009 - (1h 37)
C'est pour vivre, pour subsister, pour finir de payer sa maison,
que Ray se laisse convaincre par Lila de transporter des immigrés clandestins :
sans argent, avec ses 3 enfants,
elle vient d'être subitement abandonnée par son mari, parti jouer les économies du ménage.
Lila est une indienne d'origine mohawk, mére célibataire, sans le sou.
Elle vit dans une réserve d'indiens située dans la zone frontalière Etats-Unis - Canada
où coule le fleuve Saint-Laurent, gelé en hiver et que l'on peut, en courant des risques, traverser en voiture.
Ce film nous conduit au carrefour de trois situations miséreuses :
celle d'une mère de famille ruinée et délaissée par le père,
celle d'une indienne au chômage, prête à tout pour faire passer des clandestins aux USA en prenant sa part du gain,
et celle d'immigrés désorientés, souvent expulsés ou périssant dans les transports.
Le dur climat du pays et les splendides images du fleuve gelé - Frozen River -
semblent nous éloigner de la vie des habitants de cette contrée.
Mais le problème des immigrés clandestins et de la surveillance des frontières européennes nous en rapproche.
La riviere gelée peut-être très dangereuse pour qui ne la connaît pas...
et la Méditerrannée, entre Maghreb et Europe du Sud, a déja englouti bien des candidats à l'espoir d'une vie meilleure.
Frozen River est une première mise en scène, d'une grande maîtrise et d' une réussite totale,
tant dans la réalisation que dans la conduite du jeu des acteurs .
Il est dfificile de penser que ce film n'est qu'une fiction, tellement il nous paraît saisir la réalité.
Frozen River a obtenu en 2008 le prix Sundance (principal festival de cinéma américain, l'un des principaux du monde).
René Thibon
La "crise" qui nous est tombée dessus n'a pas éclaté comme un coup de tonnerre dans un ciel clair.
Le drame, planétaire, des exclus de la "croissance" attirés par le mirage des pays "économiquement développés"
aurait dû nous alerter sur les aberrations d'un monde gouverné en premier lieu par l'argent.
Les artistes ne cessent de crier, de tout côté... mais qui les entend ? bien peu de monde, hélas !
Il suffirait peut-être, déjà, de se laisser toucher par eux
pour devenir sensibles aux occasions qui se présentent d'aller dans un autre sens,
si modestes soient-elles...
ACF-Nimes
Arts - Cultures - Foi, délégation de Nimes
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