Cinéma
Mammuth - de Gustave Kervern et Benoît Delépine
Réalisation Gustave Kervern et Benoît Delépine
Comédie :
"Un road movie pataphysique", selon l'expression d'un critique de presse écrite
Avec : Gérard Depardieu, Yolande Moreau, Anna Mouglalis
France - 2009 ; sortie en France avril 2010 - (1h32)
Serge Pilardosse (Gérard Depardieu) vient d'atteindre 60 ans :
l'âge de la retraite.
Il est obligé de rechercher tous ses anciens employeurs
pour retrouver les bulletins de salaire des trimestres manquants
et valider toutes ses années de travail.
Le voilà parti, malgré "sa prostate en vrac"- comme le lui a dit sa femme (Yolande Moreau) -
sur sa moto Munch 1200, dite Mammuth,
à la recherche de ses "papelards".
Gérard Depardieu incarne parfaitement
cet ouvrier qui aime son travail, connaît la qualité de ce qu'il fabrique,
et ne comprend pas qu'un employé de supermarché ne cherche pas à connaître la qualité de ce qu'il vend.
Ce film étonne d'emblée.
Met mal à l'aise, parfois.
En fait, il nous renvoie l'image de ce que l'on refuse peut-être de voir :
la misère, intellectuelle plus que physique, de gens simples, marginalisés,
dans une société où ils ne trouvent plus leur place.
Ce sont des gens naïfs, qui ne se révoltent pas,
qui sont gentils, sans agressivité,
qui aiment leurs amis,
aident même ceux qui leur tendent des pièges sans qu'ils s'en rendent compte.
Les dernières images sont celles d'une mutuelle tendresse,
elles montrent un Pilardosse émouvant,
qui retrouve amour et réconfort dans les bras de sa femme.
Comme à son habitude, Depardieu est "énaurme",
"beau comme un Obélix sous tranquillisants pour éléphants",
nous dit le Nouvel Observateur .
Jacqueline et René Thibon
Voilà peut-être la question !
Comment se fait-il que les gens les plus "simples" soient devenus aussi déphasés ?
Est-ce d'abord leur "misère intellectuelle" qui est en cause ?
Ou bien l'inhumanité d'une société et d'une économie de plus en plus gouvernées par l'argent pour l'argent ?
Toute société humaine - et l'Eglise elle-même - a certes besoin d'élites ;
mais quand les plus simples y deviennent aussi ridicules que touchants,
peut-être est-ce le signe qu'elle perd son âme :
à savoir, le sens de l'humain.
L'Evangile nous montre non seulement que le plus "petit" a sa place,
mais que les "grands" ont quelque chose d'essentiel à recevoir de lui...
ACF-Nimes
Arts - Cultures - Foi, délégation de Nimes
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