Cinéma
Lolita - de Stanley Kubrik
Réalisation : Stanley Kubrikr - Drame
Avec : James Mason, Sue Lyon, Peter Sellers
Grande-Bretagne/USA - 1962 (reprise 2009) - (2h33)
A. Malraux disait :
« La mort est ce qui change la vie en destin ».
Cette citation s'adapte parfaitement à Stanley Kubrick
dont les films, controversés pour le moins à leur sortie,
sont actuellement universellement acceptés.
Lolita -film adapté du roman éponyme de Nabokov-
raconte les amours scandaleuses d'un professeur de littérature
(James Masson, excellent)
avec la fille de sa logeuse Lolita
(Sue Lyon, magnifique petite perverse),
qui est par ailleurs une de ses élèves.
Masson, divorcé, se remarie avec sa logeuse
et devient ainsi le beau père de Lolita.
A notre époque où les affaires de pédophilie se répandent
dans les émissions de télé, articles de journaux et autre presse people ,
on conçoit mal qu'à sa sortie, en 1955, ce film ait été interdit aux USA
alors qu'il ne montre aucune image accrocheuse,
que tout le scabreux est habilement suggéré,
que le jeu pervers de Lolita s'apparente à des gamineries.
Ne pas oublier le rapport-souvent hypocrite des Américains avec le sexe !...
Stanley Kubrick, pour des raisons financières aussi,
ira tourner son film en Grande-Bretagne.
Malgré une censure moins tatillonne, moins épineuse,
il modère sa liberté de ton
et traite avec humour la morale de la société de l'époque.
Un humour noir, d'ailleurs.
Sue Lyon interprète de façon remarquable cette préadolescente dévergondée ;
Humbert Humbert est joué de manière grandiose et tragique par James Mason.
Peters Sellers en est le contrepoids avec son humour et sa verve habituels.
Les scènes sensuelles sont contrebalancées par la musique, voire la farce.
Non seulement le film, qui a été réalisé il y a un demi siècle, se voit avec plaisir,
mais il nous parait actuel.
René Thibon
Paradoxe de la création artistique !
A l'heure des grands principes moraux,
les créateurs n'avaient de cesse de dénoncer les hypocrisies sociales.
A l'heure où les repères se brouillent,
ils semblent s'ingénier à nous montrer les fraglités humaines.
Plutôt qu'à restaurer une éthique devenue branlante,
ils nous entrainent, au-delà des jugements,
sur les chemins d'une communion.
Kubrik en précurseur, Almodóvar aujourd'hui...
Coimment se fait-il qu'une telle saveur évangélique
soit plus perceptible à travers ces oeuvres
qu'à travers le visage que l'Église donne généralement d'elle-même
aujourd'hui ?
ACF-Nimes
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