Cinéma
Truman Capote - Benett MILLER
"Truman Capote"
Réalisation : Benett MILLER - d’après le roman de Truman
Capote : “De Sang froid” ( In cold blod, 1965)
USA 2005 - Couleurs -
Avec : Philip Seymour HOFFMAN ( Truman CAPOTE ) - Catherine KEENER (Nelle Harper
LEE ) - Clim COOPER (Alwin DEWEY ).
En novembre 1959, a eu lieu aux États - Unis, dans l’état
du Kansas,
le meurtre d’une famille entière de fermiers (le mari, la femme et les
deux enfants).
Comme on se plaît à le reconnaître, ce genre
de crime n’est pas rare aux États Unis.
Le mobile était l’argent : les meurtriers pensaient trouver chez leur victime 15000 dollars.
On apprend dans le film qu’ils n’en trouveront que 40 à 50.
Intrigué par ce meurtre, le journaliste, pas encore écrivain
- Truman CAPOTE -
est rapidement convaincu qu’il trouvera dans cet horrible
fait divers non seulement un reportage passionnant pour ses lecteurs
mais la
matière d’un futur roman qu’il décide d’écrire.
TrumanCAPOTE devait connaître la formule de Gustave FLAUBERT :
”
Le roman est un miroir que l’on promène le long d’un
chemin” ( je cite de mémoire).
Il se rend au Kansas, obtient des autorités la possibilité de
voir et d’interroger les meurtriers ( Perry et Dick )
alors qu’ils sont déjà dans les cellules précédant
le trop fameux “ couloir de la mort “ amenant à la salle
d’éxécution.
Cet “intellectuel”, snob, ayant la morgue des gens de la côte
Est des États Unis et de New-York,
se cache volontiers derrière
sa secrétaire, femme efficace et intelligente,
remarquablement interprétée
par l’actrice Nelle Harper LEE,
qui ne pâlit pas devant Philip Seymour HOFFMAN à qui l’interprétation
dans ce film a valu un Oscar.
Les relations entre l’écrivain et Perry, le condamné,
sont tout de suite sérieuses, intenses, profondes
et CAPOTE, homosexuel,
ignoré de ses parents, ne peut que retrouver
certains traits psychologiques
communs entre lui-même et le condamné.
Mais tout ceci est rapidement
éliminé de la conscience de CAPOTE
qui ne voit plus dans son interlocuteur
que la “matière” de son roman
et dans la prolongation de
sa détention qu’une possibilité de le terminer
car il sait
que Perry Smith ne livrera les détails du meurtre qu’à la
veille de son exécution.
Ce film suit de manière linéaire l’ambition d’un
journaliste,
hypocrite au point de rendre”amicalement “visite à
un condamné à mort
pour lui arracher les détails nécessaires
à sa fiction,
puis son identification progressive au prisonnier...
jusqu’à sa propre autodestruction :
il n’écrira plus jamais de livres après “De
Sang Froid” et mourra alcoolique.
La peine de mort n’est jamais remise en cause dans ce film.
( Pour Capote
- en 1959 - le problème de la peine de mort ne se posait pas...)
Peut-être Benett, le metteur en scène du film, n’a t-il pas
jugé nécessaire de le poser ?...
Les scènes concernant le
cheminement des condamnés vers la mort et jusqu’à leur pendaison
suffisent à témoigner de cette horreur.
René Thibon.
Il serait assez tentant de lire ce film comme parabole
d'un système socio-économique qui tend à tout "marchandiser", même
l'humain.
Il en dit à la fois l'impossibilité radicale et les contradictions...
ACF- Nimes
Arts - Cultures Foi de la délégation de Nimes
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